Pourquoi les régimes ne fonctionnent pas ?
10 juil. 2024
Les médias et les solutions miracle pullulent sur les réseaux sociaux, mais aussi chez certains membres de la communauté médicale. Il suffirait de se restreindre pour mincir.
Pourtant, les régimes ne fonctionnent pas sur le long terme.
Pourquoi ?
L'illusion du contrôle
Le poids et la perte de poids sont des domaines où il existe beaucoup de fausses croyances.
Ces fausses croyances sont souvent relayées par la société, l’éducation, les médias, mais aussi par certains membres de la communauté médicale.
Comprendre les ressorts psychologiques, émotionnels et comportementaux d’une relation conflictuelle à la nourriture demande une formation spécifique et est encore trop peu répandu.
Tout nous pousse à penser que mincir relève seulement de la volonté. “Un peu de volonté”. “Il est temps de te bouger”, “Fais des efforts”.
Il suffirait de faire un régime, c’est-à-dire d’être en restriction calorique pour perdre du poids.
Alors, oui, un régime peut “fonctionner” sur le court-terme.
En se maltraitant.
En créant de la frustration dans un corps déjà mal aimé.
Mais, sur le long terme, la restriction calorique pure est source d’échec.
Toutes les études le montrent.
80% des personnes ayant fait un régime minceur reprennent du poids au bout de 1 an. Et, au bout de 3 ans dans 95% des cas 😵.
Pire, ça augmenterait les risques sur notre santé physique, nous fait reprendre du poids (voir même un peu plus à chaque fois), mais aussi sur notre santé mentale altérant ainsi davantage notre estime de soi, notre confiance en soi tout en abîmant au passage encore plus notre perception de notre image corporelle.
Le cercle vicieux de la restriction
On va parler ici du trio infernal : parler du trio infernal, restriction, compulsions, compensation.
Il est probable que, si tu es là aujourd’hui, c’est que tu as alterné entre ces différentes phases plusieurs fois.
La première phase est la restriction. C’est le moment où tu commences un régime, où tu comptes chacune de tes calories ou que tu décides d’éliminer certains aliments de ton alimentation (comme les féculents par exemple).
Phase de restriction
Pendant cette phase, tu ressens un sentiment de contrôle, tu limites tes apports caloriques, tu perds du poids, tu le vois sur la balance et ton entourage te fait même la remarque. Ça vient nourrir ton égo, ainsi qu’un sentiment de toute puissance, qui t’amène souvent à croire que ça y est tu es enfin sortie de ta relation conflictuelle à la nourriture.
Phase de compulsion
Dans cette phase, les compulsions deviennent impossibles à maîtriser. Tu te sens totalement désemparée face à tes comportements.
Tu manges sans avoir faim et tu n’arrives plus du tout à contrôler ce que tu fais.
Ton corps réagit à la restriction et à la frustration en essayant de se remplir, de peur qu’on ne le restreigne à nouveau.
Phase de compensation
Après la compulsion, vient la culpabilité !
Comment alors un discours intérieur négatif, voire maltraitant. “Tu es vraiment nulle”, “tu n’y arriveras pas”...
Quelle est l’étape suivante à ton avis ?
La restriction pour essayer de compenser cette compulsion : “c’est décidé, demain, je mangerai seulement des fruits”.
Tu te punis et le trio infernal se remet en mouvement.
C’est un cercle vicieux sans fin.
Changer d'approche
Sortir de la restriction ne veut pas forcément dire que l’on ne veut plus mincir ou que l’on doit se résigner.
Ça veut dire accepter de changer de méthode.
C’est avant tout, se remettre soi au cœur dans le processus, plutôt que seulement son corps. C’est prendre en compte ce qu’il se passe dans ta tête, avec bienveillance et empathie.
C’est prendre soin de sa santé mentale, avant de s’occuper des chiffres sur la balance.
C’est explorer ta relation avec la nourriture en essayant de comprendre ce qui est en jeu derrière l’alimentation ; prendre conscience est un premier pas vers l’apaisement.
C’est venir remplir notre esprit et notre corps d’un nouveau lien de conscience, apaisé peut-être, moins stressé, moins anxieux sur l’acte de manger, de cuisiner, sur les interactions sociales en lien avec la nourriture qui rythme notre quotidien.